La galerie d’Alexis #3 : La Thaïlande du nord, Mae Hong Son Loop & Le Triangle d’Or
28 novembre 2015La galerie d’Alexis #4 : Yangon, l’ex-capitale tumultueuse
8 décembre 2015Mingalarbar, Voici notre premier carnet de voyage birman. Nous sommes au Myanmar depuis le 18 novembre et jusqu'au 10 décembre 2015. Vous pouvez suivre notre itinéraire au jour le jour ici.
Décollage imminent pour Yangon
Reprenons l’histoire à l’aéroport de Bangkok. Le mercredi 18 novembre 2015 nous arrivons, en train de nuit, à l’aéroport de Don Mueang vers 5 heures du matin. Notre décollage pour Yangon est prévu à 11 h 30. Nous patientons pour enregistrer nos bagages puis nous filons déguster un Burger au McDo du Duty Free. Il est 9 h du matin, mais nous sommes un peu décalés après ces deux jours de transport. Sur Facebook on tombe sur le post d’une blogueuse de voyage, qui fait partie de la même communauté de voyageurs que nous, Les blogs des backpackers, et qui annonce qu’elle part en Birmanie depuis Bangkok ce matin. Nous échangeons deux - trois messages avant de nous retrouver à la porte d’embarquement. Une rencontre vraiment drôle. Jessica voyage seule pendant un an, elle a déjà visité la Malaisie et le Laos, vous pouvez jeter un coup d’œil à son blog ici.Une heure de vol plus tard, nous arrivons sur le sol Birman. C’est une fois à l’aéroport de Yangon que nous réalisons vraiment que nous venons de changer de pays et qu’ici tout va être différent : la culture, la langue, la monnaie, etc.Après avoir passé la douane, facilement et assez rapidement, et avoir tiré des Kyats, nous prenons un taxi pour rejoindre le Sleep In Hotel.
INFOS TRANSPORT
Le taxi est le moyen de transport le plus simple pour rejoindre Downtown depuis l'aéroport de Yangon. L'aéroport propose un service de taxis à tarifs fixes. Comptez 8000 kyats (environ 6 €) de l'aéroport à Downtown.
On tombe dans les bouchons, très fréquents à Yangon, mais notre chauffeur de taxi est très sympathique et parle un bon anglais. Il nous conseille quelques destinations immanquables de son pays. 45 minutes plus tard, nous arrivons enfin à l'hôtel. Les chambres doubles à 3 € c’est terminé. Au Myanmar le prix moyen d’une chambre double en 2015 est plutôt entre 20 et 40 dollars. Ici tous les prix dans le secteur du tourisme sont annoncés en dollars, ensuite libre à vous de payer en dollar ou en Kyats. À savoir en novembre 2015 : 1000 kyats = 0.72 euros.
NOTRE AVIS SUR LE SLEEP IN HOSTEL Budget : 24 € la nuit pour une chambre double climatisée avec SDB partagée et petit déjeuner inclus. LES + : Bien situé, propre et calme. LES - :Chambre double sans fenêtre (mais murs blancs et bon éclairage donc OK) et finalement ça a ses avantages : moins de bruit et moins de moustiques.
Premiers pas à Yangon
Epuisé, Alexis fait une sieste et je décide d’aller m’installer au café/boulangerie recommandé par notre chauffeur de taxi. Après quelques pas dans la rue, je réalise que l’ambiance est complètement différente de la Thaïlande. Les regards se posent sur moi, je suis le centre d’attraction de la rue. J’adresse des sourires aux gens, certains répondent, d’autres baissent les yeux et les plus jeunes rigolent. Les hommes portent des longhis et chiquent du bétel qui leur donne un sourire rouge sang. Les odeurs et l’ambiance générale me rappellent l’Inde. C’est une sensation étrange à laquelle je ne m’attendais pas du tout.Les taxis s’arrêtent à côté de moi, klaxonnent et font des appels de phares alors que je cherche simplement à traverser la rue. Avec la fatigue et la chaleur, j’ai hésité à faire demi-tour, mais après un jus de fruit frais délicieux je suis ravigotée !Je repasse chercher Alexis et nous partons en direction du quartier chinois. Nous déambulons sur le trottoir entre les gargotes, les marchands de fruits, les vendeurs de téléphone, de billets de loterie, de tongs, de bétel… Nous essayons de nous fondre dans ce grouillement, d’adresser quelques sourires timides dont nous obtenons parfois un retour. Les Birmans nous observent avec des yeux curieux.
Toutes les odeurs se mélangent : celle des aliments qui émanent des gargotes fumantes, celle des bâtons d’encens qui se consument à chaque coin de rue, celle moins agréables des eaux usées qui s’écoulent sous nos pieds et qui deviennent apparentes au détour d’un trou dans le « trottoir » et enfin celle de la pollution qui s’échappent des pots d’échappement. Aux odeurs s’ajoutent les bruits des klaxons, les musiques des échoppes, le frémissement des aliments dans l’huile, les conversations en birman et enfin la chaleur et l’humidité… Tous nos sens sont en éveil.Nous ne sommes pas prêts pour manger dans une gargotte de rue ce soir, alors on suit une adresse recommandée dans le routard. On dine indien avant de regagner l'hôtel.
Deuxième jour à Yangon : la pagode Shwedagon
Après avoir passé une longue nuit et découvert le petit déjeuner de l’hôtel composé de pain indien, d’une soupe de pois épicée et d’une banane, nous filons visiter la célèbre pagode Shwedagon.Nous établissons la même stratégie qu’à Bangkok, nous visiterons à pied pour commencer. C’est parti pour 45 minutes de marche sous un soleil de plomb, dans une ville où les infrastructures pour les piétons sont quasiment inexistantes. Curieux, nous faisons une première étape dans un centre commercial flambant neuf ou l’on retrouve quelques marques de vêtements similaires à la France.Puis juste à côté de la pagode, on se balade dans un parc, à l’ombre des arbres. Une petite pause « fraîcheur » car ici il fait 33 °C avec un ressenti de 38 °C et un taux d'humidité important. On y observe quelques couples de jeunes birmans, et un petit shooting photo pour une marque de lait. Nous découvrons alors une mise en scène de la famille birmane modèle : une femme au teint clair et aux grands yeux en amandes, un papa style chef d’entreprise en polo orange et deux enfants dont une fille et un garçon. Toute la famille est installée sur une nappe de pique-nique à carreau où sont posés des fruits frais et des glacières. Chacun sourit et prend la pose avec un verre de lait à la main. On s’amuse à les observer un moment!Nous arrivons à la pagode, sonnés par la chaleur. C’est éblouissant, Nous restons quelques heures à observer les pèlerins, dont de nombreux moines. Ici pas besoin de fuir les touristes occidentaux, il y en a peu.
La pagode Shwegadon est la star de Yangon. Cette sublime pagode domine la ville : elle est située sur la plus haute colline de Yangon. Elle mesure une centaine de mètres de hauteur et est intégralement couverte d'or. Lieu très sacré pour les birmans bouddhistes, elle abrite des reliques de plusieurs bouddhas (ce qui est plutôt rare).Comptez 8$ pour visiter la pagode et attention, il faut avoir les épaules et les genoux couverts (sinon pas de soucis on vous vendra un longhi à prix touristes).
Un déjeuner original à Yangon
Il est 15 heures, nous rêvons de nous installer dans un endroit frais et calme pour déjeuner, on décide à nouveau de suivre une adresse du routard. Après 20 minutes de marche, nous arrivons dans la rue des fabricants de climatiseurs et réparateurs de voiture. Un vrai bazar ! Nous faisons un aller/retour dans la rue avant de nous apercevoir que l’endroit que nous cherchons est un « café » sombre rempli à 100 % par des hommes. On s’y aventure, l’accueil y est sympathique. On nous attribue une petite table au fond du café. Sans rien avoir demandé on nous apporte des assiettes de friands, beignets & pâtisseries. Puis une petite bassine en plastique remplie d’eau et de verres, une Thermos d’eau chaude et deux thés au lait. Sans savoir ce que nous avons dans nos assiettes nous nous mettons à goûter tous ces petits mets un par un. Alexis ne se sent pas très en confiance dans ce lieu si particulier. Verdict : des bonnes et des mauvaises surprises !
Au bout d’une heure, le serveur finit par nous apporter une carte en anglais, on ne comprend pas trop pourquoi il ne l’a pas apportée plut tôt, mais on ne sait jamais au cas où on reviendrait. J’aurai tendance à conseiller l’endroit si vous avez envie de plonger dans un univers décalé à Yangon. Seit Taing Kya Tea Centre - 44 Ma Po St. Ouvert de 4 h 30 à 19 h.C’est l’heure de pointe du soir, les avenues sont embouteillées et les bus bondés de monde. Des hommes crient les destinations des bus où les gens s’entassent. Nous décidons de rentrer à pied, on vacille entre route et trottoir, entre chiens errants et obstacles en tous genres. La traversée des carrefours se fait en accélérant le pas, la nuit tombe peu à peu nous ne tardons pas à regagner notre hôtel.
Troisième journée à Yangon : Downtown, la pagode Botataung, irrawaddy river.
Pour cette troisième journée on décide de se perdre dans downtown où l’on observe les Birmans, les vendeurs, les promeneurs, les moines, les enfants. Des centaines de toutes petites échoppes se succèdent, l’un vend uniquement des boulons rouillés, l’autre vend sur une petite étale à même le sol des smartphones hors d’usages et le suivant met à disposition un téléphone fixe pour passer vos appels. On passe par la rue des imprimeurs de faire part, des dizaines de boutiques proposent exactement la même chose. Au milieu de toutes ces petites boutiques, on trouve des gargotes fumantes qui disposent chacune de quelques tables et chaises en plastiques colorés de petite taille. Vous voyez les tables et chaises pour les enfants ? C’est exactement ce format et pourtant hommes, femmes, enfants, ici tout le monde mange autour de ces mini-tables ! On trouve des vendeurs de bétel à chaque coin de rue, avec cette odeur si particulière que l’on retrouve très fréquemment au cours de la journée.
On décide d’aller voir les bords du fleuve et on tombe dans le flot d’un groupe de Birmans qui foncent prendre le ferry qui permet de rejoindre l’autre rive. On aimerait s’aventurer plus loin le long du quai, mais un homme nous fait comprendre fermement que ce n’est pas pour nous par là. On aperçoit une querelle entre plusieurs hommes. Nous continuons alors notre journée en allant visiter la pagode Botataung située à 20 minutes à pied. Pour pouvoir y entrer, il faut passer par la cahutte des touristes où l’on paye 3 dollars et on se fait prendre en photo. Cette pagode est très belle, elle abrite un cheveu de Bouddha, qui suscite de nombreuses donations !
Lorsque l’on termine la visite de la pagode, il fait nuit, on se balade au bord du fleuve où de nombreux Birmans se dirigent également. C’est le port de commerce : des centaines de conteneurs colorés bordent le quai. Des petits groupes discutent, certains dinent et d'autres jouent au "football birman. Vous pouvez d'ailleurs lire ici un article consacré au Chinlone sur ce blog , rédigé par un pote de voyage ;). D'autres, endimanchés, arrivent en voitures de luxe et se dirigent vers quelques bateaux restaurants accostés le long des pontons. Les bords du fleuve Irrawaddy sont extrêmement sales, tout le monde y jette ses déchets. Encore un sacré mélange d’ambiances.
Après cette grande journée de marche, nous allons passer la soirée dans un bar birman où il est affiché « tonight chicken fighting » à l’entrée. Génial, on va assister à des combats de coqs ! On nous installe aux premières loges le long de la scène. Le bar est vide, il est 18 h, mais va se remplir petit à petit, à 95 % par des hommes birmans. A 19 h 30, un concert commence et des femmes birmanes vêtues de robes moulantes et de chaussures hautes à paillettes chantent timidements. On comprend petit à petit qu’il n’y aura jamais de combat de coq et que nous sommes plutôt à une sorte de cabaret, karaoké, défilé miss Myanmar. On ne résiste pas à vous montrer une petite vidéo de cette soirée! Les cadrages sont loin d'être parfaits mais les appareils photos n'étaient pas vraiment les bienvenus, on a fait comme on pouvait!
L’ambiance est étrange, les chanteuses paraissent mal à l’aise. De temps en temps l’une d’entre elles reçoit un boa de plumes et quelques applaudissements. A l’étage du bar, les vitres sont teintées, on ne sait pas ce qu’il s’y passe et on ne fera pas d’extrapolation ici, mais les activités semblent un peu louches...
Nous rentrons en taxi après cette troisième journée fantastique à Yangon.
Le lendemain, nous commençons à organiser notre prochaine étape vers Inle et on découvre rapidement qu’ici il faut prévoir ses déplacements en avance. On vous raconte la suite dans un prochain article !
A très vite,
Alexis et Bénédicte